La crise engendrée par le COVID-19, qui touche tous les aspects de la société, expose au grand jour le degré d’exclusion que connaissent les membres les plus marginalisés de la société.
J’aimerais aujourd’hui souligner comment la pandémie affecte le milliard de personnes handicapées dans le monde.
Même en temps normal, les personnes handicapées ont moins de chances de suivre des études, de bénéficier de soins de santé, de gagner leur vie ou de participer à la vie sociale.
Cela vaut d’autant plus pour celles et ceux qui sont placés dans situations fragiles ou en difficulté humanitaire.
Les personnes handicapées souffrent plus souvent que les autres de pauvreté, de violence, de négligence ou de mauvais traitements.
La pandémie accentue ces inégalités et fait naître de nouvelles menaces.
Nous lançons aujourd’hui un rapport recommandant des plans d’action et de reprise pour tous qui prennent en compte les personnes handicapées.
Les personnes handicapées sont parmi les plus touchées par le COVID-19.
Carences et obstacles rendent difficile l’accès aux informations sur la santé publique, l’application des mesures d’hygiène élémentaires ou l’accès aux installations sanitaires.
La maladie, s’ils la contractent, risque davantage d’entraîner chez elles des problèmes de santé graves, voire mortels.
La part des décès liés au COVID-19 dans les maisons de soins – où les personnes âgées handicapées sont surreprésentées – oscille entre 19 % et, chiffre effrayant, 72 %.
Dans certains pays, le rationnement des soins de santé est décidé en fonction de critères discriminatoires concernant l’âge ou d’opinions préconçues sur l’incidence du handicap sur la qualité ou la valeur de la vie.
Cela doit cesser.
Nous devons garantir l’égalité des droits des personnes handicapées devant les soins de santé et les interventions où le pronostic vital est engagé pendant la pandémie.
Les personnes handicapées, tenues à l’écart du marché du travail avant la crise, risquent maintenant plus que les autres de perdre leur emploi et auront plus de difficultés à retrouver du travail.
Pourtant, seulement 28 % des personnes lourdement handicapées ont accès à des prestations sociales – ce chiffre tombant même à 1 % dans les pays à faible revenu.
Les personnes handicapées – en particulier les femmes et les filles – sont plus exposées à la violence domestique, qui a connu une flambée pendant la pandémie.
J’exhorte les gouvernements à placer les personnes handicapées au cœur de la lutte contre le COVID-19 et des efforts de reprise par la consultation et le dialogue.
Les personnes handicapées en savent long sur la manière de tirer parti d’une situation d’isolement ou d’aménagement des modalités de travail.
L’avenir nous offre une occasion sans pareil de concevoir et de bâtir des sociétés plus inclusives et plus accessibles et d’atteindre ainsi les Objectifs de développement durable.
L’année dernière, je lançais la stratégie des Nations Unies pour l’inclusion du handicap, qui visait à faire en sorte que l’ONU et les organisations apparentées fassent leur part.
Par cette stratégie, l’ONU marque sa volonté de transformation durable.
Protéger les droits des personnes handicapées, c’est investir dans notre avenir commun.